"Donc, j’ai déjà cité plusieurs raisons et je pense que la Géorgie offre la possibilité variée, c’est le pays pour les différentes catégories de tourisme pour ce qui aime la nature, le trekking, l’histoire, la culture, le vin. Le tourisme est une des orientations qui est fixée pour la Géorgie. Mais, bien sûr, un pays ne peut pas vivre uniquement sur le tourisme ce ne serait même pas souhaitable." - a déclaré l'Ambassadeur de Belgique, Mishel Peetermens dans une interview avec Ipress.ge.
Bienvenu en Géorgie Monsieur l’Ambassadeur et tout d’abord, je suis ravie de vous rencontrer et de m’avoir donné cette opportunité d’enregistrer cet entretien avec vous.
A vrai dire, je me demandais si je devrais commencer la première question par la politique ou par la gastronomie, à laquelle la semaine de la francophonie est consacrée en Géorgie, et j'ai quand même choisi la gastronomie, contrairement à la politique, tout le monde l'aime. Avez-vous déjà visité la Géorgie et connaissez-vous la cuisine géorgienne ?
Oui, je connaissais la Géorgie avant de prendre mes fonctions ici comme l’Ambassadeur accrédité en Géorgie. Dans les autres pays j’ai eu l’occasion de prendre les repas dans les restaurants géorgiens. Donc, je connais bien Khinkalie, Khachapourie, soupkharcho et encore beaucoup d’autres plats géorgiens. Également, les sauces spécifiques géorgiennes. Comme mon épouse est ukrainienne elle a des relations aussi ici et elle connaît bien la culture géorgienne, notamment la culture culinaire. Il y a beaucoup de spécialités géorgiennes que je connais. Bien entendu le vin aussi est très connu. Peut-être en Belgique la cuisine géorgienne n’est pas suffisamment connue, c’est pourquoi nous avons invité un chef belge. Il a déjà donné des séances de démonstration, notamment à l’Université Agraire. Vous allez l’interviewer, il est très enthousiasmé, il dit : c’est la première fois que je suis ici mais pas la dernière certainement. Justement, le rôle de l’ambassadeur est de créer des liens bilatéraux comme au niveau officiel aussi bien sur le plan humain entre les gens, les entreprises, aussi au niveau culturel.
Pensez-vous que les Géorgiens et les Belges se ressemblent en matière de l’amour de la gastronomie ?
Oui, les Belges sont assez friands. Il est sûr, qu’ils aiment bien manger, allez aux restaurants. Ils aiment aussi cuisiner pour eux-mêmes. Mais, bien entendu, nous n’avons pas d’habitude des banquets avec des toasts comme vous en Géorgie. Les toasts qui sont bien codifiés. Chez nous, ils vont aux restaurants en couples, en 3-4 personnes, ici il y a plutôt la pratique de rassemblement de 10,15,20 personnes. C’est un peu spécifique à la Géorgie. Bien sûr, nous avons nos spécialisées culinaires un peu différentes de celles de Géorgie. C’est vrai que la Géorgie n’est pas encore très bien connue en Belgique pour être tout à fait franc, cela va certainement venir progressivement.
Je souhaite que nos deux pays soient proches dans ce domaine aussi.
Je connais aussi des Géorgiens qui vivent à Bruxelles. Pour certaine famille une partie de leur famille habite en Géorgie et une autre partie en Belgique. Donc, il y a déjà des contacts mais cela commence maintenant, c’est un début.
Monsieur l’Ambassadeur vous savez que la Géorgie est un pays à vocation stratégique, je voudrais vous demander sur les projets avec la Géorgie et la Belgique, qu'est-ce que vous voulez en rencontrer ? Qu'est-ce que nous pouvons planifier ensemble ?
Vous rappelez que notre ministre des Affaires Etrangères s’est rendu en visite en Géorgie, en aout 2023, il y a moins d’un an. Il a eu l’entretien comme avec des personnalités de haut niveau, aussi bien avec tous les principaux interlocuteurs. Il y avait aussi le Projet Europalia qui proposait toute une série d’activés y compris des grandes expositions, j’en ai visité une aussi à Bruxelles. Il y avait une autre exposition très intéressante au musée de l’Histoire et de l’Art. Dans le cadre de cette visite et également, d’ailleurs de toutes les négociations qui étaient en cours à l’époque pour octroi du statut candidat à la Géorgie, il y a eu la visite au niveau du Premier Ministre et notre premier ministre a rencontré Ministre Garibashvili. Il y a eu la rencontre avec la ministre de la Culture et aussi des autres rencontres ministérielles, donc nous avons des relations bilatérales très, très étroites au niveau officiel. Il y aussi Secrétaire d’Etat Madame Nicole De Moor qui était la responsable de la migration s’est rendue visite à Tbilissi en septembre 2022 et à cette occasion nous avons discuter sur un projet qui est maintenant en train de se concrétiser et qui vise d’établir un partenariat entre les PME inventes géorgiennes et belges. Ce projet est encore en train d’élaboration qui est d’ailleurs soutenu par l’Union Européenne et j’espère que cela va donner des bons résultats. Il y aura encore des visites mais nous pouvons juger les résultats plus tard pour dire si le projet marche ou non. Mais, je pense que nous avons tous intérêt à maintenir ces contacts pour faire en sorte que la Géorgie puisse de se développer, de créer les emplois, surtout des emplois qualifiés et conserver dans le payer des bases scientifiques, techniques et aussi d’innovation. L’innovation est très importante pour chaque pays. A travers de ce partenariat la Géorgie peut faciliter l’innovation en Belgique et le contraire, la Belgique en Géorgie. Surtout que les entreprises ici, acquièrent une dimension internationale à certain niveau et donc, il est très important d’avoir ces contacts à l’échelle international.
L’innovation est très importante pour notre développement, pourriez-vous nous raconter plus de détails sur ce projet basé sur l’innovation ?
Dans le cadre de ce projet il y aura des visites et des rencontres officielles des Belges et des Géorgiens à Bruxelles en avril, donc le mois prochain. L’idée c’est qu’en été il y aura une sélection de candidats des jeunes entrepreneurs géorgiens qui viennent de créer des startups, des entreprises innovantes et ils vont se rendre en Belgique pour visiter des entreprises belges qui ont les mêmes profils. Alors évidement, toute la difficulté consistera à faire en sorte que ces contacts se poursuivent dans les projets plus concrets ce qui est la prochaine étape.
Alors j’attends avec l’impatience le résultat de ce projet et j’espère que le prochain sera sur les médias pour les journalistes. Ce sera aussi très intéressant.
Oui, ce serait aussi intéressant. Cela pourrait aussi réaliser au niveau Européens. Je sais que l’Union Européenne a des activités très significatifs ici et des projets de coopération en Géorgie et cela m’étonnerait qu’il n’y ait pas sur les médias mais je n’en suis pas spécialiste. En tout cas, il y a certain journaliste qui sont accrédités à Bruxelles. Parfois, le public peut se demander : que fait l’ambassade ? l’ambassade fait des activités diverses. Moi, mardi je suis venu en Géorgie de Bakou d’où j’ai apporté 3 passeports pour notre consul honoraire. Donc, cela va des passeports jusqu’aux des accréditations des journalistes. Il y a un grand perspectif politique, énergétique, des infrastructures, également, le corridor central dont nous parlons souvent. Donc, nous devons suivre beaucoup de projets qui sont très différents parfois de l’un de l’autre et très variés. Notre rôle est aussi de connaitre la Belgique auprès des pays où nous sommes accrédités, par exemple en Géorgie dans ce cas.
Monsieur l’ambassadeur vous connaissez très bien la situation de notre pays et l’Union Européenne est la décision du peuple géorgiens. Nous attendons avec l’impatience le jour où nous deviendrons le membre de l’Union Européenne. Quelle est la position de la Belgique à cet égard et à quel point le rôle de notre pays est important pour l’Europe ?
Comme vous savez, le Conseil européen a pris une décision très importante en décembre dernier de conférer le statut du candidat à la Géorgie et en même temps il y a certaines conditions qui doivent être réunies pour entamer les négociations proprement dites. Ces conditions sont définies dans un document qui fait plus de 100 pages je pense. J’ai pris sur moi le résumé de ce programme de 9 points. Comment cela se passe dans une pratique ? maintenant, nous sommes dans la phase initiale car la commission doit remettre son rapport à l’automne. En particulier, la délégation de l’Union européenne doit être en pratique dans son ensemble, c’est-à-dire elle doit examiner avec les gouvernement géorgien la mise en œuvre des points qui étaient présents dans le programme et doit observer l’application du feuille de route afin de permettre des négociations entre la Géorgie et l’Union Européenne.
Et les reformes qui sont très importantes pour notre pays ?
Le reformes sont très importantes. Vous savez ? Je suis rentrée dans la carrier diplomatique en 1986, il y déjà certain temps et à l’époque il n’y avait pas l’Union Européenne, c’était la communauté européenne et il y avait moins de compétences, moins de sphères d’activités. A l’époque j’ai suivi des négociations pour conclure le projet d’Espace Economique avec des pays membre de l’association de libre-échange. Déjà à l’époque ce processus était très complexe car il faudrait reprendre tous acquits communautaires, il y avait des questions spécifiques, par exemple nous avons eu beaucoup de difficultés avec le droit de pêche de l’Islande. Donc, déjà à l’époque des négociations étaient très complexes et maintenant, il y a beaucoup d’autre éléments à considérer, comme la politique des forces communes, droit de l’homme et de la démocratie, droit de la justice. Donc, c’est un processus très complexe qui nécessite un travaille en commun des nombreux personnes et d’experts. Comme vous avez dit il y a le souhait du peuple et à coté – l’aspect politique, également des autres aspects plus techniques et bien entendu il y a des questions législatives aussi.
Je ne peux pas de ne pas vous poser la question sur l’Ukraine, est-ce que vous pensez que c’est la première question pour tout le monde et pour l’Europe aussi ?
Le Conseil européenne qui a eu lieu je crois qu’hier ou avant-hier contenait aussi un passage concernant à la Géorgie dans laquelle ils réaffirment le soutien à la Géorgie et son intégrité territoriale. En gros, c’est cela le message qui est donné par le Conseil européen et y compris par la Belgique car l’Union Européenne est tout à fait unie dans son approche avec la Géorgie.
La dernière Question Monsieur l’Ambassadeur, si en Belgique ils vous demandent de citer 3 raisons pour lesquelles ils devraient venir en Géorgie, que diriez-vous ?
Je pourrai en cite 4 ou 5, tout dépend de types des touristes. Hier et avant-hier, j’ai déjà rencontré les gens à l’hôtel qui s’apprêtaient de partir pour faire des skis, donc il y a déjà la possibilité de pratiquer le sport d’hivers, la possibilité d’aller à la mer. Il y a la cuisine dont nous avons déjà parlé. Aussi, il y a le vin, la route de vin, les paysages magnifiques, l’hospitalité géorgienne. Donc, j’ai déjà cité plusieurs raisons et je pense que la Géorgie offre la possibilité variée, c’est le pays pour les différentes catégories de tourisme pour ce qui aime la nature, le trekking, l’histoire, la culture, le vin. Le tourisme est une des orientations qui est fixée pour la Géorgie. Mais, bien sûr, un pays ne peut pas vivre uniquement sur le tourisme ce ne serait même pas souhaitable. Comme Il y a déjà beaucoup de touristes qui sont déjà en Géorgie et il y aura peut-être une liaison direct Bruxelles-Tbilissi à partir d’avril effectuée. Il y aura peut-être également une autre liaison entre l’aéroport Bruxelles Charles le Roi et Koutaïssi pour les touristes qui s’intéressent à l’ouest de la Géorgie. De ces points là nous savons également, qu’il y a des relations à se développer. Attentions, quand il y a beaucoup de touristes il y a plus de travails consulaires pour nous aussi. Nous avons aussi le travaille avec des étudiants géorgiens qui souhaitent aller en Belgique pour leurs études. Nous sommes très heureux que toutes ces relations se développent.