Dès le 1er août, Donald Trump imposera des droits de douane de 30 % sur les biens importés aux États-Unis en provenance de l’Union européenne et du Mexique.
Donald Trump a annoncé, samedi 12 juillet, l'imposition de droits de douane de 30 % pour les produits de l'Union européenne et du Mexique importés aux États-Unis. C'est une nouvelle surenchère, qui sème l'inquiétude en Europe, alors que les négociations sont toujours en cours.
Le président américain a justifié, dans une nouvelle lettre publiée sur sa plateforme Truth Social, cette décision en se plaignant du déficit commercial américain avec les 27 pays de l'UE.
Cette charge a aussitôt suscité de vives réactions en Europe, où des secteurs essentiels de l'économie du continent – vins, voitures, médicaments... – pourraient être frappés.
La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a averti sur X que de telles mesures "(perturberaient) les chaînes d'approvisionnement transatlantiques essentielles".
Si elle se dit "prête à poursuivre le travail" pour trouver un accord avec Washington d'ici à l'échéance du 1er août, Ursula von der Leyen menace d'adopter des "contre-mesures proportionnées si cela s'avère nécessaire". Bruxelles avait déjà préparé, sans l'appliquer, un train de surtaxes sur des produits américains.
"Dès lundi, à Bruxelles avec mes 26 homologues, je serai au travail pour soutenir la Commission dans ses négociations avec les États-Unis jusqu'au 1er août", a annoncé, sur X, le ministre français délégué au Commerce extérieur, Laurent Saint-Martin.
Donald Trump a prévenu qu'en cas de mesures de rétorsion, il augmenterait d'autant ses droits de douane sur les produits européens entrant aux États-Unis, en plus des 30 %.
"Contre-mesures crédibles"
La président français Emmanuel Macron a, quant à lui, exprimé sur X la "très vive désapprobation" de la France et a appelé l'UE à "défendre résolument les intérêts européens".
Le président français invite notamment la Commission européenne à "accélérer la préparation de contre-mesures crédibles, par la mobilisation de l'ensemble des instruments à sa disposition", "si aucun accord n'était trouvé d'ici le 1er août".
Faisant valoir que l'UE négociait avec Washington depuis plusieurs semaines "sur la base d'une offre solide et de bonne foi", Emmanuel Macron a affirmé qu'il revenait "plus que jamais à la Commission d'affirmer la détermination de l'Union à défendre résolument les intérêts européens".
De son côté, la ministre allemande de l'Économie Katherina Reiche a appelé l'UE à négocier de "manière pragmatique une solution avec les États-Unis, qui se concentre sur les principaux points de conflit".
"Arrêter les cartels"
Au Mexique, l'imposition d'une surtaxe de 30 %, contre 25 % annoncés jusqu'ici, a été qualifiée d'"injuste" par le gouvernement. Mais la présidente du Mexique Claudia Sheinbaum s'est dite confiante, samedi, dans le fait de "parvenir" in fine à un accord.
Cette surtaxe ne devrait pas s'appliquer aux produits, largement majoritaires, entrant dans le cadre de l'accord Canada/États-Unis/Mexique (ACEUM), a précisé un responsable américain à l'AFP, ajoutant cependant que la question n'a pas encore été définitivement tranchée par le président.
Le Mexique est particulièrement vulnérable : 80 % de ses exportations ont pour destination les États-Unis. Mais Donald Trump a une nouvelle fois accusé Mexico, samedi, de ne pas lutter suffisamment contre l'immigration illégale et le narcotrafic.
Depuis lundi, le gouvernement Trump a précisé à une vingtaine de partenaires commerciaux, principalement asiatiques, les taux qui seront désormais appliqués, de 20 % à 50 %.
Une soixantaine de nations devraient, sauf accord commercial avant la date limite du 1er août, se voir infliger des surtaxes supérieures à 10 %, niveau plancher qui sera appliqué aux autres.
L'ancienne vedette de téléréalité a fait des droits de douane un axe fort de sa politique économique. Ils sont, pour lui, un moyen de réduire le déficit commercial américain et de réindustrialiser les États-Unis.
De nombreux économistes y voient un frein pour la croissance mondiale et un facteur inflationniste aux États-Unis.
FRANCE 24