Alors que la guerre à Gaza perdure, des voix dissonantes s’élèvent jusque dans les rangs de l’armée israélienne. De plus en plus de réservistes refusent de reprendre les armes, et plusieurs appels ont été lancés par d’anciens militaires, dénonçant une guerre dont l’objectif prioritaire ne serait plus la libération des otages. Une contestation inédite qui fragilise le gouvernement de Benjamin Netanyahu.
 

"La bande de Gaza ressemble à un amas de ruines, il n’en reste plus rien, et Tsahal prévoit d’y manœuvrer de nouveau, sans objectif clair", raconte le soldat Yuval Ben-Ari, récemment allé combattre dans l’enclave, où il a été appelé comme réserviste.

Après le massacre du 7-Octobre, cet Israélien de 40 ans s’était immédiatement porté volontaire. Il a participé à une manœuvre au Liban, puis a été envoyé vers le corridor de Netzarim, et dans le sud de Gaza. Mais après quelques jours, il dit avoir pris conscience que c'était une erreur.

"C'est avec une profonde tristesse, un sentiment de culpabilité et un profond sentiment de responsabilité que je me suis adressé à mon commandant pour lui demander de me retirer de la réserve. Je ne porterai plus jamais d'uniforme sous le gouvernement actuel", raconte-t-il à Radio Haifa, affirmant aussi n’avoir "aucune confiance dans les dirigeants israéliens". "Je ne veux pas participer à cela et je ne suis pas le seul, poursuit-il. Il me semble que Tsahal mène des actions inutiles qui n’ont rien à voir avec le retour des otages."

Les témoignages comme celui-ci se multiplient depuis plusieurs semaines. De plus en plus de réservistes demandent l'arrêt de la guerre pour favoriser la libération des otages et critiquent désormais ouvertement la politique de Benjamin Netanyahu, notamment après la décision du gouvernement de rompre le cessez-le-feu le 18 mars.

france 24