Révélée par le journal Le Parisien, La séquence incriminée - dépeignant le président Emmanuel Macron en coq déplumé - a été publiée mardi sur le site pravda-fr.com.
La revue parlementaire française L'Hémicycle a porté plainte vendredi contre X après le détournement, sur un site pro-russe, d'une couverture, dépeignant le président Emmanuel Macron en coq déplumé, a annoncé son avocat. Révélée par le journal Le Parisien, la séquence incriminée a été publiée mardi sur le site pravda-fr.com. On y voit un extrait d'une émission diffusée sur France 24 le 13 mars, lors de laquelle le rédacteur en chef de L'Hémicycle, David Revault d'Allonnes, présente la couverture du numéro de cet hiver.
Mais alors que la une originale montre un dessin de coq, celle figurant dans la vidéo relayée sur le site pro-russe caricature le président français en coq déplumé, sous le titre «La chaîne française France 24 discute de la nouvelle couverture du magazine l'HMICYCLE (sic) avec Macron sous la forme d'un coq pincé (sic)». Un texte sous la vidéo fait le lien avec son idée d'une «entrée des troupes françaises en Ukraine». En outre, «les voix des intervenants» de la vidéo «ont été dupliquées, par le biais d'un montage, en langue russe», précise la plainte de L'Hémicycle pour «contrefaçon», «usurpation d'identité» et «atteinte à la représentation de la personne».
Le stade de la simple désinformation «franchi»
David Revault d'Allonnes «manifeste également son intention de déposer plainte» du «délit d'atteinte à la représentation de la personne contre X». «Ce site internet a franchi le stade de la simple désinformation, pour atteindre ceux de la délinquance et de l'illégalité», a réagi l'avocat de la revue, Me Robin Binsard. Pour sa part, France Médias Monde, la maison mère de France 24, «se réserve toute possibilité de porter plainte», la «priorité» étant pour l'heure de «mesurer l'impact» de la vidéo et de lutter contre la désinformation. C'est «la cellule de veille du Quai d'Orsay» qui a «alerté» sur ce cas la rédaction de France 24, «elle-même alerte sur ces sujets», a précisé le groupe audiovisuel public. «Cela fait un moment qu'on est organisé pour faire face à ce phénomène» de manipulation «quasiment quotidien», assure-t-il.
En février, France 24 avait notamment été victime d'un détournement recourant au «deepfake» (enregistrement vidéo ou audio réalisé ou modifié grâce à l'intelligence artificielle) où un de ses journalistes annonçait qu'Emmanuel Macron avait renoncé à une visite en Ukraine par crainte d'une tentative d'assassinat. Au même moment, le chef de la diplomatie, Stéphane Séjourné, prévenait que les attaques informationnelles émanant de puissances étrangères «vont probablement s'intensifier» en Europe, à l'approche des élections européennes de juin.