"La personne actuellement déférée serait le tireur", a affirmé le procureur de la République de Marseille, Nicolas Bessone, lors d'une conférence de presse, précisant que l'adolescent était âgé de 15 ans à l'époque des faits et pour l'heure "peu connu" de la justice.
Le jeune homme, qui nie les faits, avait été interpellé lundi avec trois autres personnes qui, elles, "ont été remises en liberté" à l'issue de leur garde à vue.
Au domicile de sa compagne, les enquêteurs ont découvert une kalachnikov "avec un chargeur engagé", un pistolet de 9 mm, des munitions de 9 mm ainsi que neuf téléphones. "Des éléments de téléphonie ont permis de le situer sur la scène de crime ou en tous cas dans le quartier" et des conversations téléphoniques "le mettant en cause" ont également été interceptées, a détaillé le magistrat.
Le procureur a néanmoins précisé que l'expertise de la kalachnikov retrouvée a permis de déterminer que ce n'est pas cette arme qui a été "utilisée lors de cet assassinat" et que les investigations se poursuivent "pour identifier le conducteur du scooter et les commanditaires" de ce coup de force.
Il a également justifié la poursuite pour "assassinat" de l'auteur présumé des tirs en expliquant que "dès lors que vous avez une volonté d'homicide avec préméditation, c'est un assassinat, même si vous atteignez une personne qui n'a rien à voir avec le trafic et qui n'était pas visée".
"Nous sommes dans une affaire de narchomicide puisque les investigations menées sur cet assassinat en bande organisée nous ont mené à déterminer que la personne interpellée (...) est impliquée dans le trafic de stupéfiant de Château-Saint Loup", une cité des quartiers sud assez proche, elle aussi touchée par les trafics de stupéfiants.
Socayna, étudiante en droit, avait été touchée à la tête le 10 septembre vers 23h00, par une balle perdue qui avait traversé le contre-plaqué de bois situé en dessous de la fenêtre de sa chambre. Elle se trouvait à son domicile avec sa mère, au 3e étage d'un immeuble situé cité Saint-Thys, dans le 10e arrondissement, dans le sud-est de Marseille.
En état de mort cérébrale, elle avait été transférée à l'hôpital où elle était finalement décédée deux jours plus tard.
Sa mort avait été un choc pour ce quartier, qui se croyait jusqu'alors à l'abri des narchomicides qui gangrènent la deuxième ville de France. Parmi les 49 morts en 2023, sur fond de trafics de stupéfiants, quatre victimes collatérales avaient été recensées, dont Socayna.