La Géorgie est devenue membre associé de l'Assemblée parlementaire de la Francophonie avec le plein soutien de tous les membres de l'Assemblée ! 22 pays ont soutenu cette décision historique.
En 2021, le Parlement de Géorgie a officiellement demandé à l'Assemblée parlementaire de la Francophonie de changer son statut, et aujourd'hui un résultat historique est arrivé, lorsque nous serons officiellement représentés à l'Assemblée en tant que membre associé.
Par ailleurs, lors de la dernière session plénière tenue dans le cadre de la session de l'Assemblée parlementaire de la Francophonie, une résolution soutenant l'intégrité territoriale de la Géorgie préparée par la délégation géorgienne a été adoptée à l'unanimité. Le projet de résolution s'appuie sur les principes de la francophonie internationale reconnus universellement et contribue au renforcement de la solidarité internationale, de la démocratie et de la paix.
Ipress a interviewé Francis Drouin, le président de l'Assemblée parlementaire de la Francophonie.
Monsieur le Président, une décision très importante a été prise, soutenue par 22 pays, et la Géorgie est devenue membre associé des pays francophones. Qu'est-ce qui a conduit à cette décision ?
Je pense qu'il est temps de moderniser l'Assemblée parlementaire de la Francophonie. Au début, lors l'Assemblée a été créé, la condition principale pour y adhérer était que le pays devrait être francophone. Au moins une des langues officielles devrait être le français. Comme vous le savez, ce n'est pas le cas de la Géorgie. Mais, je pense que la Francophonie est un plus que la langue française. C'est un organe démocratique qui devrait se fonder sur des relations diplomatiques.
Quels projets importants avez-vous concernant la Géorgie et dans quelle mesure considérez-vous notre pays comme un partenaire fort ?
La Géorgie est sans aucun doute un partenaire solide et fiable. Je suis en Géorgie pour la première fois et j'ai eu l'honneur de rencontrer la présidente et le premier ministre de la Géorgie, qui parle avec un français incroyable.
Nous avons également eu des entretiens avec le responsable de la section géorgienne, David Songhulashvili, que je tiens à remercier pour cet accueil formidable. Nous avons eu un certain nombre de panels de discussion, où nous avons discuté de nombreux sujets importants et avons défini les stratégies d'une coopération future.
Vous avez dit que vous êtes en Géorgie pour la première fois. Quelles sont vos impressions sur notre pays ?
La Géorgie est un pays incroyable, vous seul pouvez offrir un accueil aussi chaleureux. Le chant et la danse géorgiens sont vraiment surprenants. Et surtout, le vin et les plats géorgiens laissent une impression inoubliable... surtout ce plat, comment s'appelle-t-il ?
khinkali?
Bien sûr, Khinkali ! J'essaierai d'utiliser au maximum le peu de temps restant pour apprendre à connaître votre pays.
Probablement, ce temps ne vous sera suffisant, rendez-nous visite encore une fois…
Certainement ! Lors de cette visite, j'étais déjà dans des villages frontaliers en conflit. C'est très difficile à regarder.
Oui, c'est notre grande douleur. Bien sûr, vous saurez déjà que 20 % de Géorgie est occupée par la Russie...
Oui, nous savons ce qui s'est passé pendant la guerre de 2008 et nous soutenons pleinement la Géorgie sur le chemin de l'intégration européenne.
Lors d'un des panels, il y avait un sujet discutez qui concernait le principal défi du monde - la lutte contre la désinformation. Selon vous, que faut-il faire pour arrêter le flux massif de désinformation ?
C'est un très grand défi pour le monde entier. Les principaux acteurs engagés dans la diffusion de la désinformation contribuent à la déstabilisation et à la perturbation des processus démocratiques. Très souvent, les gens sont la proie de la désinformation sans même s'en rendre compte.
Si je ne me trompe pas votre pays, le Canada, a adopté la loi contre la désinformation ?
Oui, je représente le Canada et nous avons adopté cette loi par rapport de la situation actuelle. Quant à la lutte contre la désinformation, je tiens à vous dire que vous, les médias, avez un très grand rôle à jouer là-dedans. Je pense que les journalistes devraient suivre une formation spéciale pour cela.
Et je vais vous poser la dernière question, très importante pour nous : pensez-vous que la Géorgie mérite d'être membre de l'Union européenne ?
Comme je vous l'ai déjà dit, je représente la députation canadienne et n'ai pas beaucoup d'influence sur les pays de l'UE, mais la Géorgie est déjà devenue membre associé de l'Assemblée parlementaire de la Francophonie et elle a des grandes chances de travailler avec d'autres États membres sur cette question. Vous ne devriez pas manquer cette chance.