Un nouvel échange de prisonniers de guerre a débuté, lundi, a annoncé la Russie. Un premier groupe de militaires russes a été rapatrié en échange du même nombre de militaires ukrainiens, selon le Kremlin. Volodymyr Zelensky a ajouté que cet échange se déroulerait "en plusieurs étapes dans les prochains jours".
La Russie a affirmé qu'un nouveau groupe de prisonniers de guerre avait été échangé, lundi 9 juin, entre Kiev et Moscou, comme convenu la semaine dernière lors d'un deuxième cycle de pourparlers de paix russo-ukrainiens à Istanbul.
"Un premier groupe de militaires russes âgés de moins de 25 ans a été rapatrié du territoire sous le contrôle du régime de Kiev. En échange, le même nombre de militaires de l'armée ukrainienne a été transféré", a annoncé le ministère russe de la Défense dans un communiqué, sans préciser le nombre de soldats échangés.
De son côté, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a indiqué que ce nouvel échange de prisonniers avec la Russie se poursuivrait dans les "prochains jours".
"L'échange a commencé aujourd'hui et se déroulera en plusieurs étapes dans les prochains jours", a-t-il expliqué sur les réseaux sociaux, précisant que "le processus (était) assez complexe". "Les négociations se poursuivent pratiquement tous les jours", a-t-il rapporté.
"Pour des raisons de sécurité, le nombre final des personnes libérées sera rendu public une fois le processus d'échange terminé", a pour sa part souligné le centre ukrainien de coordination pour les prisonniers de guerre, ajoutant que l'on continuait aussi à travailler au rapatriement des corps de soldats tués, comme convenu en Turquie.
Selon cette source, c'est le 66e échange de prisonniers entre Kiev et Moscou depuis le début de l'invasion russe de grande ampleur en février 2022.
Le médiateur ukrainien pour les droits humains, Dmytro Loubinets, a, quant à lui, déclaré que les militaires de son pays échangés lundi étaient "dans leur vaste majorité" en captivité depuis 2022.
Négociations dans l'impasse
Cela fait plus de trois ans que la Russie et l'Ukraine procèdent régulièrement à des échanges de prisonniers et de dépouilles de soldats.
Les deux belligérants avaient déjà échangé quelque 1 000 personnes de chaque camp, militaires et civils, à l'issue du premier nouveau cycle de négociations directes à Istanbul, en mai.
Ils sont toutefois loin d'un règlement durable du conflit ou même d'un cessez-le-feu.
Dans la nuit de dimanche à lundi, des frappes russes ont eu lieu, comme quasiment quotidiennement. La Russie a lancé un nombre record de 479 drones explosifs sur l'Ukraine, a annoncé l'armée de l'air ukrainienne.
La veille, l'armée russe avait affirmé attaquer la région ukrainienne de Dnipropetrovsk, qui borde celles de Donetsk et de Zaporijjia déjà partiellement sous contrôle russe, une première en plus de trois ans de conflit.
La Russie continue d'avancer des demandes maximalistes, à savoir que l'Ukraine lui cède les territoires dont elle revendique l'annexion et renonce à entrer dans l'Otan. Elle rejette la trêve "inconditionnelle" de 30 jours voulue par Kiev et les Européens, jugeant qu'elle permettrait aux forces ukrainiennes de se réarmer grâce aux livraisons occidentales.
L'Ukraine réclame, de son côté, le retrait pur et simple des troupes russes de son territoire et des "garanties de sécurité" de la part des Occidentaux, que ce soit le déploiement de troupes sur place ou des accords militaires. Elle qualifie les exigences russes d'"ultimatums".
En décembre 2024, les autorités ukrainiennes avaient estimé que plus de 16 000 civils ukrainiens étaient détenus par la Russie, sans préciser le nombre des militaires prisonniers. Le nombre des soldats russes détenus en Ukraine n'a pas été dévoilé.
Les deux camps s'accusent mutuellement de violer la Convention de Genève relative au traitement des prisonniers de guerre. Plusieurs militaires ukrainiens ont dit à l'AFP avoir été torturés en captivité.
Avec AFP