À la peine face à l'armée russe, menacée de voir l'aide américaine se tarir et inquiète du changement de ton de Washington face à Vladimir Poutine, l'Ukraine pourrait mettre sur la table de futures négociations de paix ses précieuses terres rares convoitées par le président Donald Trump. 
 

Alors que l'éventualité de négociations entre l'Ukraine et la Russie se précise, l'Ukraine avance ses pions pour obtenir un soutien de taille : Donald Trump. Le président américain, qui s'est engagé mercredi 12 février avec Vladimir Poutine sur l’ouverture "immédiate" de pourparlers de paix, semble déterminé à aller vite, quitte à briser l'unité avec ses alliés européens.

Si Volodymyr Zelensky a longtemps rejeté la possibilité de négociations avec Moscou, convaincu de pouvoir défaire la Russie sur le terrain militaire, le président ukrainien a pris acte du début des discussions. "Le président Trump a partagé les détails de sa conversation avec Poutine. Personne ne souhaite plus la paix que l’Ukraine", a sobrement commenté le président ukrainien sur X, après un appel téléphonique de son homologue américain.

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Dans le bras de fer qui s'annonce, le président ukrainien, dont l'armée est affaiblie par trois ans de guerre et apparaît en mauvaise position, notamment, dans le Donbass, dispose d'un atout de taille à faire valoir : ses terres rares, ces métaux stratégiques indispensables à la transition écologique et au développement du numérique.

Lithium, graphite, cérium, titane, uranium... le sous-sol ukrainien regorge de minerais qui servent à fabriquer des téléphones portables, des écrans, des éoliennes, des drones ou encore des batteries de voitures électriques. Selon une étude du Forum économique mondial publiée en juin dernier, l'Ukraine possède pas moins de 117 des 120 matériaux les plus critiques.

"Le cabinet d'avocats Dentons, grand cabinet américain qui a publié récemment un article sur le sujet, évoque le chiffre de 26 000 milliards de dollars de réserves [dans les sols ukrainiens]. Une estimation qui inclut le gaz et le charbon", précise Christophe Dansette, chroniqueur économique à France 24.

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