Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a confirmé samedi la reprise de négociations indirectes avec le Hamas au Qatar pour la libération des otages retenus dans la bande de Gaza depuis l'attaque du mouvement palestinien en Israël le 7 octobre 2023.
Israël a confirmé samedi 4 janvier la reprise de négociations indirectes avec le Hamas au Qatar en vue de la libération des otages retenus dans la bande de Gaza, où des frappes israéliennes ont fait plus de 30 morts, selon les services de secours locaux.
La branche armée du Hamas, comme elle l'avait déjà fait à plusieurs reprises, a publié une vidéo d'une des personnes kidnappées lors de l'attaque sans précédent du mouvement palestinien en Israël le 7 octobre 2023 : Liri Albag, une Israélienne de 19 ans.
Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a informé ses parents "des efforts en cours pour libérer les otages, notamment la délégation israélienne partie hier (vendredi) pour des pourparlers au Qatar".
Si Israël met l'accent sur la libération des otages, le Hamas, qui avait fait état vendredi de la reprise des discussions, souligne, lui, l'objectif de parvenir à une trêve à Gaza.
Le groupe islamiste avait indiqué que les discussions porteraient notamment sur une "cessation complète des hostilités" et le retrait des troupes israéliennes du territoire palestinien assiégé et dévasté par près de 15 mois de guerre.
Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a cependant accusé dimanche le Hezbollah libanais de ne pas respecter les termes de l'accord de cessez-le-feu et a averti que son pays agirait "avec force". Il a notamment affirmé que les combattants du Hezbollah ne s'étaient toujours pas retirés au nord du fleuve Litani, dans le sud du Liban, à une trentaine de kilomètres de la frontière israélienne.
"Si cette condition n'est pas remplie, il n'y aura pas d'accord et Israël sera obligé d'agir unilatéralement pour assurer le retour en toute sécurité des habitants du nord (d'Israël) dans leurs foyers", a-t-il ajouté.
Manifestations en Israël
Israël n'a pas donné de détails sur ce nouveau round de pourparlers alors que des rassemblements étaient organisés samedi dans plusieurs villes du pays pour presser le gouvernement d'obtenir au plus vite la libération des otages.
"Nous avons demandé au Premier ministre et au ministre de la Défense que l'équipe de négociateurs ne revienne pas (du Qatar) sans un accord", ont déclaré les parents de Liri Albag.
Une manifestation pour demander la libération des otages retenus à Gaza, le 4 janvier 2025 à Tel-Aviv © Jack Guez, AFP
En dépit d'efforts diplomatiques intenses menés sous l'égide du Qatar, de l'Égypte et des États-Unis, aucune trêve n'a pu être conclue depuis celle d'une semaine intervenue fin novembre 2023, qui avait vu la libération d'une centaine d'otages.
Des négociations avaient déjà eu lieu à Doha en décembre, mais le Hamas et Israël s'étaient alors accusés mutuellement de les enrayer.
Parmi les principaux points de blocage figuraient notamment jusqu'ici le caractère permanent ou non d'un cessez-le-feu et la gouvernance de Gaza après la guerre, Israël s'opposant catégoriquement à ce que le Hamas puisse à nouveau diriger le territoire.
Les décombres encore fumants de la maison de la famille al-Ghoula, le 4 janvier 2025 dans la ville de Gaza. © Omar al-Qattaa, AFP
Sur le terrain, les services de secours gazaouis ont fait état samedi d'au moins 31 morts et de nombreux blessés dans plusieurs frappes israéliennes à travers la bande côtière.
La Défense civile de Gaza a indiqué que cinq agents de sécurité, chargés d'escorter des convois humanitaires, avaient également été tués par une frappe israélienne alors qu'ils circulaient en voiture à Khan Younès, dans le sud de l'enclave.
"Toutes les personnes visées dans cette frappe étaient impliquées dans des activités terroristes", a réagi l'armée israélienne. Elle a affirmé avoir tiré "à distance des convois humanitaires".
Les secouristes locaux ont rapporté la mort au fil de la journée de 15 autres personnes dans des frappes sur l'ensemble du territoire, à la fois dans le nord, le centre et le sud.
Loin de Gaza, aux États-Unis, l'administration de Joe Biden a annoncé une vente d'armes à Israël estimée à 8 milliards de dollars.
Un missile tiré depuis le Yémen
Tôt dimanche, l'armée israélienne a par ailleurs annoncé avoir intercepté "un missile lancé depuis le Yémen" avant qu'il n'entre en territoire israélien. Des sirènes d'alerte avaient auparavant retenti à Talmei Elazar, dans le nord du pays.
Vendredi, l'armée avait dit avoir intercepté un missile ainsi qu'un drone, deux tirs alors revendiqués par les rebelles houthis du Yémen, qui ont déjà lancé plusieurs attaques de drones et de missiles contre Israël depuis le début de la guerre à Gaza, affirmant agir en solidarité avec les Palestiniens. Ces insurgés soutenus par l'Iran et qui contrôlent de larges pans du Yémen s'en prennent également à des bateaux liés à Israël, aux États-Unis ou au Royaume-Uni naviguant dans la mer Rouge et le golfe d'Aden.
Une femme marche dans le quartier dévasté de Shujaiya, dans la ville de Gaza, le 4 janvier 2025. © Omar al-Qattaa, AFP
La guerre dans la bande de Gaza a été déclenchée par l'attaque du Hamas en Israël le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1 208 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels israéliens. Ce jour-là, 251 personnes avaient été enlevées. Parmi elles, 96 restent otages à Gaza, dont 34 ont été déclarées mortes par l'armée.
Au moins 45 717 personnes, essentiellement des civils, ont été tuées dans la campagne militaire israélienne de représailles à Gaza, selon le dernier bilan samedi du ministère de la Santé du Hamas.
Avec AFP