Le secrétaire d'État américain Marco Rubio a estimé mardi que la Russie pourrait détailler ses conditions en vue d'un cessez-le-feu en Ukraine d'ici "quelques jours, peut-être cette semaine". Le président ukrainien Volodymyr Zelensky accuse Moscou de vouloir  "gagner du temps" dans le but "de poursuivre sa guerre et son occupation."
 

La feuille de route tant attendue est-elle pour bientôt ? Le chef de la diplomatie américaine Marco Rubio a dit mardi 20 mai s'attendre à ce que la Russie présente "dans quelques jours" ses termes en vue d'un cessez-le-feu en Ukraine

"À un moment donné, assez rapidement, peut-être dans quelques jours, peut-être cette semaine, la partie russe va présenter les termes qu'elle souhaiterait voir" pour avancer vers un cessez-le-feu, a déclaré le secrétaire d'État devant une commission sénatoriale. Il a précisé que ce calendrier découlait de l'appel téléphonique lundi du président Donald Trump avec son homologue russe Vladimir Poutine.

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Les Russes offriront "des conditions générales qui nous permettraient d'avancer vers un cessez-le-feu" qui "permettrait ensuite d'entamer des négociations détaillées pour mettre fin au conflit", a ajouté Marco Rubio. "Nous espérons que cela se produira. Nous pensons que la feuille de route que les Russes produiront nous en dira long sur leurs véritables intentions", a-t-il ajouté.

"Gagner du temps"

Volodymyr Zelensky a lui regretté mardi que "la Russie tente de gagner du temps afin de poursuivre sa guerre et son occupation", trois ans après l'invasion de son pays par l'armée russe qui a fait des dizaines de milliers de morts de part et d'autre.

L'entretien téléphonique entre les dirigeants russe et américain, trois jours après les premiers pourparlers russo-ukrainiens depuis 2022, n'a pas abouti à l'annonce d'un cessez-le-feu, pourtant réclamé par Kiev et les Européens.

Malgré l'absence d'avancée majeure, Donald Trump, qui pousse la Russie et l'Ukraine à faire taire les armes, a assuré que les deux belligérants allaient "démarrer immédiatement des négociations en vue" d'une trêve.

"Rien n'a bougé"

Devant une autre commission du Sénat, le chef de la diplomatie américaine avait assuré plus tôt mardi que son pays n'a pas fait "la moindre concession" à Moscou. Selon lui, le président Trump a fait le choix de ne pas "menacer de sanctions" les Russes car ils "cesseront de parler, et il est utile que nous puissions leur parler et les pousser à s'asseoir à la table des négociations".

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À Kiev, des habitants interrogés par l'AFP disaient leur déception. "Rien n'a bougé", se désole ainsi Vitali, un ingénieur de 53 ans. Catégorique, Daryna, une étudiante de 21 ans, pense elle qu'"il est inutile de discuter avec l'agresseur", tandis que Victoria, une enseignante retraitée, confie ne plus avoir "du tout" confiance en Donald Trump, plaçant "ses espoirs" dans les dirigeants européens.

Sur les réseaux sociaux, Volodymyr Zelensky a une nouvelle fois appelé à "un cessez-le-feu" et à "une diplomatie honnête", à l'issue d'un appel avec la Première ministre italienne Giorgia Meloni.

Les principales capitales européennes, fidèles soutiens de Kiev, menacent ainsi la Russie de sanctions "massives" faute de cessez-le-feu. Les Européens ont d'ailleurs adopté formellement mardi un 17e paquet de sanctions et attendent "une réaction forte" de Washington si Moscou campe sur ses positions.

Le pape disposé à accueillir les pourparlers

De son côté, la présidente du Conseil italien Giorgia Meloni a déclaré mardi dans un communiqué que le pape Léon XIV lui avait confirmé lors d'un entretien téléphonique qu'il était disposé à accueillir au Vatican le prochain cycle de pourparlers entre la Russie et l'Ukraine.

 

Avec AFP et Reuters