La Fondation humanitaire de Gaza (GHF) est vivement critiquée par l'ONG Médecins sans frontières (MSF), qui dénonce vendredi "un simulacre de distribution alimentaire qui produit des massacres à la chaîne".
L'organisation Médecins sans frontières (MSF) a demandé, vendredi 27 juin, le démantèlement de la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), affirmant que ce dispositif "est un simulacre de distribution alimentaire qui produit des massacres à la chaîne".
Ce dispositif de distribution alimentaire à Gaza, soutenu par les États-Unis et Israël "semble conçu pour humilier les Palestiniens", dénonce MSF, faisant état de "plus de 500 personnes tuées et près de 4 000 blessées alors qu'elles se rendaient à ces distributions en quête de nourriture".
Les équipes médicales de MSF reçoivent chaque jour des personnes qui ont été tuées ou blessées alors qu'elles tentaient de se procurer de la nourriture dans l'un des sites, et ont constaté, au fil des distributions, une forte augmentation des blessés par balle.
Compte tenu des restrictions imposées aux médias par Israël à Gaza et des difficultés d'accès sur le terrain de guerre, l'AFP n'est pas en mesure de vérifier de manière indépendante les bilans fournis par les organisations opérant sur place.
La fondation, qui a recours à des contractuels armés pour assurer la sécurité de ses centres, nie tout incident à l'intérieur de ses infrastructures.
Ce dispositif "est un simulacre de distribution alimentaire qui produit des massacres à la chaîne et doit être immédiatement arrêté", dénonce MSF, faisant valoir qu'il force les Palestiniens "à choisir entre mourir de faim et risquer leur vie pour obtenir une quantité dérisoire de nourriture".
Des sites de distribution situés dans des zones contrôlées par Israël
Ce chaos empêche les femmes, les enfants, les personnes âgées ou handicapées d'accéder à l'aide humanitaire, s'alarme l'ONG.
Israël a imposé début mars au territoire palestinien un blocus humanitaire qui a entraîné de très graves pénuries de nourriture, médicaments et autres biens de première nécessité. Le blocus n'a été que partiellement assoupli fin mai, date à laquelle la fondation GHF a commencé ses distributions.
"Les quatre sites de distribution, tous situés dans des zones entièrement contrôlées par les forces israéliennes après que les habitants en ont été déplacés de force, ont la taille d'un terrain de football et sont entourés de postes d'observation, de talus de terre et de barbelés. Leur entrée clôturée ne permet qu'un seul point d'accès", explique Aitor Zabalgogeaskoa, coordinateur des urgences de MSF à Gaza.
"Si les gens arrivent trop tôt et s'approchent des points de contrôle, ils se font tirer dessus. S'ils arrivent à l'heure, mais qu'il y a trop de monde et qu'ils sautent par-dessus les talus et les barbelés, ils se font tirer dessus" et "s'ils arrivent en retard, ils ne devraient pas être là car c'est une 'zone évacuée', et ils se font tirer dessus", dénonce-t-il.
L'ONU et des ONG humanitaires ont sévèrement critiqué la GHF et refusent de travailler avec elle, en raison de préoccupations concernant ses procédés et sa neutralité.
MSF demande la levée du blocus sur les denrées alimentaires, le carburant, les fournitures médicales et humanitaires et à revenir au précédent dispositif d'aide coordonné par les Nations unies.
Avec AFP